Loading

Voyage en Malaisie : Trek dans la jungle de Taman Negara

Voyage en Malaisie : Trek dans la jungle de Taman Negara

Kuala Tahan : Trek dans la jungle de Taman Negara

Direction Taman Negara !

Direction Taman Negara !

On voulait un peu d’aventure et bien on aura été servi dans la jungle de Taman Negara ! Nous avons opté pour un trek de deux jours et une nuit dans la jungle avec une agence locale de Kuala Tahan. Le rendez-vous pris, nous nous préparons pour cette petite escapade qui s’annonce déjà très romantique 😉

C’est aux alentours des 8 heures que nous quittons notre guesthouse et enfilons les sacs tout pourris prêtés par l’agence. Pour la petite virée, on emportera : 2 pantalons, 2 paires de chaussette, 2 t-shirt, des tongs et de quoi faire vite fait notre toilette… Le point de départ du trek a lieu à la station de bus principale, c’est là que notre guide chargera nos sacs à dos de quelques kilos supplémentaires : sacs de couchage, assiettes, eau, nourriture. Pas besoin de tente? 😉 Fin prêts, nous voila en route pour la jungle.

Avant le trek : petite mise en jambe dans la Canopy walkway

Canopy walkway

Canopy walkway

Dans la pirogue qui nous mène à l’entrée du parc, nous rencontrons nos 9 compagnons de trek : 3 finlandais, 2 hollandaises, 1 malaisien, 1 suédois, 1 américain et 1 sud africaine. Premier arrêt à l’office du parc : il faut obligatoirement s’acquitter des droits d’entrée pour s’aventurer dans la jungle de Taman Negara et remplir un registre des affaires que nous emportons avec nous. Ce n’est pas d’une très grande utilité puisque aucune vérification ne sera faite au retour, mais c’est juste pour se donner bonne conscience. Les formalités effectuées, le trek commence par une visite de la canopée. C’est en fait un ensemble de ponts suspendus a plus de 40 mètres de haut, un petit avant goût de la jungle du haut de la cime des arbres (ceux qui ont le vertige s’abstenir, ça peut être un vrai calvaire surtout que les ponts ne sont pas très stables). Après cette petite balade, une croisière d’1h30 en pirogue sous le soleil nous attend. Et histoire de nous mettre bien dans le bain, notre guide nous lance le petit challenge de manger notre riz accompagné d’une sauce au poulet dans le bateau, sans couverts et avec du papier craft en guise d’assiette. Le repas était excellent et bizarrement on s’en est pas mis partout.

Découverte de la jungle de Taman Negara

Champignons Bioluminescents

Champignons Bioluminescents

Le bateau s’arrête près d’un escalier, on décharge nos sacs à dos et montons quelques dizaines de marches pour rejoindre une clairière avec quelques abris abandonnés. A partir de là, impossible de faire demi-tour ! L’humidité, la végétation, les bruits incessants des animaux autour de nous : pas de doute, nous sommes bien en totale immersion dans la jungle. Le briefing commence. Le guide nous explique différentes choses à savoir : tout d’abord, ici, on ne rigole pas avec la faune. Il existe quelques serpents mortels comme le cobra ou un de ces petits copains, tout aussi dangereux. Le premier vit par terre, le deuxième vit dans les branchages à 1 ou 2 mètres de haut. Si celui-ci décide de mordre la tête, s’en est finit pour la victime, elle devrait mourir dans les 20 minutes… Ambiance. En cas de morsure ailleurs, il faut rapidement faire un garrot, une entaille dans le bras avec un couteau et exfiltrer le sang contaminé avec sa bouche. A l’écouter, on se croirait dans Man VS Wild. Evidemment, personne ne souhaite en arriver là… Le seul conseil que nous donne donc le guide, c’est « avoid the head ». Parfait, on est prêt pour affronter cette vaste jungle hostile. Dernier conseil du guide avant de partir, si une abeille ou autre chose volante se pose sur votre bras ou ailleurs, c’est important de souffler dessus et non pas de taper au risque de se voir injecter une belle dose de venin assez toxique. C’est noté.

La feuille miracle !

La feuille miracle !

Après quelques kilomètres, l’humidité nous fatigue déjà, le guide fait donc un court arrêt pour nous initier à la botanique du coin. Il nous montre une plante qui est à la fois un antiseptique et qui arrête le saignement en cas de blessure. Un peu plus tard, nous nous retrouvons devant un arbre entaillé de toute part : c’est l’ipoh, l’arbre utilisée pour le poison paralysant des fléchettes de sarbacanes. En effet, bien dosé, ce poison peut tuer un humain après une trentaine de minutes. La recette est assez simple, on récupère la sève d’un arbre après 12 heures d’écoulement puis on fait chauffer la substance jusqu’à obtenir une colle noire, et c’est tout. Ça semble assez facile.

La promenade continue, il fait chaud et très humide et le bruit des animaux autour de nous est incessant. Il est presque impossible de penser à autre chose que ce bruit de cigales ou je ne sais quoi. On en a presque mal aux oreilles à force de les entendre. Ce brouhaha nous suivra jusqu’à la tombée de la nuit. Nous faisons encore un petit arrêt et là le guide nous apprend qu’en cas de perte du groupe, il est inutile de crier mais plutôt d’utiliser une branche et frapper un arbre un peu particulier avec une racine haute et fine. Le guide nous promet une portée à 2 kilomètres contre 100 mètres pour les cris d’homme. Il nous plaît ce guide, il connait bien les lieux et ça, c’est rassurant. On repart.

L'arbre tamtam

L’arbre tamtam

Le chemin est long, glissant, la fatigue s’installe doucement. Ici, l’allure n’est pas très rapide. Oubliez les 5 km/h, on marche à peine à 2 km/h. Les t-shirts sont trempés, les pantalons plein de boues. Pour les moins chanceux, les sangsues (oui, encore elles, les voraces) ont fait un petit festin de pieds et de mollets. On touche du bois (c’est peu dire…), pour le moment aucune n’est venue s’aventurer sur nos chaussures ou ailleurs, la technique chaussette sur pantalon marcherait-elle?

Notre nuit… Dans une grotte !

Dans la grotte !

Dans la grotte !

C’est vers 18 heures que l’on pénètre enfin dans une énorme grotte : la grotte de Kepayang Besar. Un spectacle peu courant se présente à nous. D’autres petits groupes de campeurs sont déjà là. On entend aussi le bruit très caractéristique des chauves souris qui résonne à chaque cri. C’est donc ici que nous allons dormir. Le deuxième guide est déjà là pour installer le campement très rudimentaire. En arrivant, on a droit à un thé au citron histoire de décompresser après une journée assez fatigante. On décharge toute la nourriture de nos sacs à dos pour former un stock unique qui permettra à notre guide de faire la cuisine pour le soir. En attendant, on décide d’aller se laver, en gros barboter dans une eau stagnante mais pas trop quand même.

Avec quelques compagnons téméraires, on se retrouve tous en sous-vêtement pour se laver… Bizarrement, ici, on n’est pas vraiment regardant sur les us et coutumes que l’on a connu jusqu’à présent. Ici, on n’a pas trop le choix mais on s’adapte assez bien à notre nouveau mode de vie temporaire… Enfin, pour l’instant ;-). On rentre au campement un peu moins sale qu’en partant (mwai…) et avec une partie du groupe, on aide à la préparation du repas du soir.

Notre salle de bain

Notre salle de bain

Une fois terminé, on laisse le tout mijoter et on se permet une ballade nocturne aux abords de notre nouvel habitat où nous verrons principalement des lucioles qui volent dans la nuit. C’est plutôt romantique, on en oublierait presque que nous sommes en pleine jungle. On rentre partager un dîner convivial avec le groupe, au menu: riz, légumes et poulet. Très bon, surtout qu’on avait tous assez faim. Avant d’aller nous coucher, quelques personnes du groupe se lancent dans la réalisation d’un grand feu pour éloigner… les éléphants qui peuvent potentiellement se réfugier dans la grotte – à priori c’est déjà arrivé. On ne va pas prendre de risques inutiles.

23 heures : Il est l’heure de dormir, on s’isole près du feu au fond de la grotte. Mauvaise nouvelle, les chauves-souris ont décidé de se percher juste au dessus de nos sacs de couchages à environ 30 mètres de haut. On les entend crier assez bruyamment. En pleine nuit au fond d’une grotte l’ambiance est assez particulière. Pas facile de fermer l’œil, surtout qu’on commence à recevoir des petits cadeaux offerts par nos amies les chauves-souris… La nuit risque d’être longue.

Protection anti éléphant !

Protection anti éléphant !

1 heure : Difficile de trouver une position confortable ou du moins acceptable pour éviter d’avoir le dos cassé au bout de 15 minutes. Le temps passe. On entend des bruits venant de partout et le feu est quasiment mort. Dommage, il nous apportait un peu de chaleur et de lumière. A présent, il fait vraiment noir… Les lampes torches sont à portée de main au cas où…

3 heures 30 : On se réveille en sursaut (ah tiens, on dormait…) quelque chose fait un bruit très suspect derrière nous, comme si quelqu’un fouillait dans un sac. Bon, on va se dire que c’est quelqu’un qui cherche un truc dans son sac. Sauf que là, ça se rapproche. Un bruit de bouteille à quelque centimètres de nos têtes commencent à nous faire un poil flipper. Mais, c’est notre bouteille d’eau ! On se relève en sursaut, la lampe torche à la main et là on voit un putain de gros rat (un porc-épic en fait ) de plus de 60 centimètres de long qui a la tête dans un sac qui n’était pas du tout là au moment de se coucher. On commence à s’inquiéter. On l’effraye avec notre lampe torche et on le voit partir avec ces deux petits cachés au fond de la grotte. En quelques secondes, ils s’enfuient sans bruit. Bizarrement, on s’endort assez rapidement après cette petite éruption, il faut dire que la journée nous a pas mal achevé.

Devant la grotte de Taman Negara

Devant la grotte de Taman Negara

6 heures 45 : Les cigales commencent de manière assez matinales. Nous nous réveillons doucement avec l’impression de pas ne avoir vraiment bien dormi de la nuit. On s’étire le dos et les muscles un peu fracassé par le sol. Bonne nouvelle : il fait déjà jour. On en profite pour sortir un peu prendre l’air et se dégourdir. En revenant, on sent les toasts grillés préparés par notre guide cuisinier. Parfait, on avait déjà faim (quel luxe de pouvoir manger ces toasts dans une grotte en plein milieu de la jungle…).

Après ce bon petit déjeuner, on remballe tout et on se remet sur la route. Nous sommes alors le premier groupe à partir, ce petit détail aura deux conséquences : la première c’est que l’on aura pas pu voir les deux serpents qui se trouvaient dans la grotte (pas trop grave…) et la deuxième en revanche est plus gênante : on débusque TOUTES les sangsues. Après à peine deux heures de marche, petite pause. On se retrouve avec chacun au moins 6 ou 7 sangsues accrochées au jambe. Bon bah, la technique de la chaussette est assez foireuse en fait. Dommage. Il faudra trouver autre chose pour la prochaine fois ! On en profite pour mettre les pieds dans une petite rivière beaucoup plus large que la veille et ça nous rafraîchit très bien. Puis on mange… Et on repart.

Un pont un peu particulier...

Un pont un peu particulier…

Nous arrivons devant le dernier obstacle du trek : un long arbre coupé sert de pont au dessus d’un joli trou de 20 mètres (Note pour ceux qui ont encore le vertige :  Bon, là, il ne faut vraiment pas avoir le vertige). Pas très cool, surtout que ça glisse pas mal et que nos talents de funambules sont assez médiocres. On finira donc à califourchon sur le tronc et on avancera en mode chenille en fin de soirée arrosée lol…

Plus de peur que de mal, avec cette technique, la traversée sera en fait pas si difficile. Arrivés proche de la rivière, on retrouve notre pilote de pirogue pour faire le chemin inverse avec une étape au milieu, visite express d’un tribu qui vit dans la jungle dans le village de Orang Asli. Ici, on apprend comment se fabriquent les fameuses fléchettes empoisonnées, comment tirer ces fléchettes à la sarbacane. Et pour terminer par le plus impressionnant : comment faire un feu en moins d’une minute avec deux morceaux de bois… Assez surprenant. On repart pour notre destination finale où l’on retrouve notre petite guesthouse où nous prenons une vraie douche (le bonheur!). On s’endormira en quelques secondes. Et même pas un porc-épic pour venir nous caresser les pieds. 🙂

Galerie photos

Christelle & Thomas

Christelle & Thomas